dimanche 28 novembre 2010

UVEITE

UVEITE


Inflammation non spécifique intra-oculaire. Les symptômes varient en fonction du siège de l'inflammation (antérieure, intermédiaire, postérieure ou totale).

Uvéite antérieure (70% des uvéites): inflammation de l'iris (iritis) isolée ou en association au corps cilaire (iridocyclite)
• Uvéite intermédiaire: inflammation de la pars plana (pars planite)
• Uvéite postérieure: inflammation de la choroïde (choroïdite), rétine et/ou vitré postérieur
• Uvéite totale: inflammation antérieure et postérieure
Facteurs liés à l'âge:
• Enfant: le plus souvent infectieuse (virale)
• Sujet âgé: rechercher une pseudo-uvéite (lymphome)

Génétique - facteurs héréditaires: Certaines uvéites ont une composante héréditaire. Uvéites antérieures idiopathiques associées à l'HLA B27 dans 50 à 70% des cas.
Sexe Homme = femme, sauf pour les uvéites associées à l'HLA B27 qui sont plus fréquentes chez l'homme

Etiologie: Cause retrouvée dans 70% des cas environ (liste non exhaustive)

1-Uvéite antérieure

Uvéite antérieure aiguë Uvéite antérieure chronique
- Spondylarthrite ankylosante
- HLA B27
- Fiessinger-Leroy-Reiter
- Sarcoïdose
- Syphilis
- Herpès
- Maladie de Behçet
- Pseudo-uvéites (lymphome, leucémie, rétinoblastome, ischémie oculaire)
- Arthrite chronique juvénile
- Herpès
- Varicelle
- Zona
- Fuchs
- Uvéite phacoantigénique
- Endophtalmie à germes lents (P. acnes, S. epidermidis)
- Réaction uvéale (sclérite, ulcère marginal cornéen)

2-Uvéite intermédiaire
- Sarcoïdose
- Sclérose en plaques
- Brucellose
- Leptospirose

3-Uvéite postérieure (totale)
- Toxoplasmose
- Herpès
- Syphilis
- Tuberculose
- Rickettsioses
- Sarcoïdose
- Maladie de Behçet
- Lupus érythémateux disséminé
- Syndrome de Gougerot-Sjِgren
- Entérocolites inflammatoires
- Maladie de Harada-Vogt-Koyanagi
- Uvéite de Birdshot
- Choroïdite serpigineuse



Signes cliniques :
Signes uni- ou bilatéraux selon le caractère uni- ou bilatéral de l'uvéite.

Uvéite antérieure

Uvéite intermédiaire ou postérieure
- Baisse d'acuité visuelle
- Douleur
- Rougeur oculaire (cercle périkératique)
- Chémosis
- Photophobie
- Larmoiement
- Semi-mydriase
- Synéchies irido-cristaliniennes
- Phénomène de Tyndall dans la chambre antérieure
- Précipités rétrodescemétiques
- Souvent plus insidieuse
- Baisse d'acuité visuelle
- Douleur minime ou absente
- Rougeur oculaire minime ou absente
- Phénomène de Tyndall vitréen
- Foyers de rétinite au niveau de la pars plana et/ou rétine
- Œdème maculaire
- Œdème rétinien
- Vascularite rétinienne (artérielle ou veineuse)

Uvéite totale: voir uvéites antérieure et postérieure
• Dans tous les cas: asthénie, altération de l'état général, symptômes en rapport avec l'affection sous-jacente

Diagnostic différentiel:

Douleurs oculaires Rougeurs oculaires Baisse d'acuité visuelle Pseudo-uvéites corticorésistantes:
- Conjonctivites
- Episclérites
- Corps étranger intra-oculaire
- Kératites
- Conjonctivites
- Episclérites
- Corps étranger intra-oculaire
- Kératites
- Episclérites
- Corps étranger intra-oculaire
- Kératites
lymphomes, leucémies, rétinoblastome,
syndrome d'ischémie oculaire .

Examens complémentaires :
• Le bilan minimal comprend NFS, VS, CRP, créatininémie, sérologies de Lyme, syphilitiques, VIH, intradermoréaction à la tuberculine, typage HLA B27

Anatomie pathologique:
• Précipités rétrodescemétiques
• Inflammation dans l'humeur aqueuse et le vitré
• Vascularite rétinienne
• Rétinite
Examens Ophtalmo ::
• Examen ophtalmologique complet à la lampe à fente
• Fond d'œil au verre à 3 miroirs
• Ponction lombaire dans le bilan des uvéites postérieures (uvéoméningites)

Imagerie:
• Radiographie thoracique, radiographie des sacro-iliaques
• IRM cérébrale si signes neurologiques associés

Diagnostique:
• Le diagnostic d'uvéite est clinique (examen à la lampe à fente)
• Selon la topographie de l'uvéite et le terrain, le bilan étiologique varie
• Un bilan approfondi est impératif en raison de la fréquence des affections générales
associées

Traitement :
• Prise en charge urgente
• Traitement local symptomatique (dilatation pupillaire, corticoïdes locaux)
• Corticothérapie générale (IV puis per os) si uvéite sévère
• Antalgiques
• Acétazolamide en cas d'hypertonie oculaire
• Traitement de l'affection sous-jacente (vascularite, infection...)
• Dilatation pupillaire par atropine en collyre
• Corticothérapie locale (collyres, pommade)
• Corticothérapie générale (bolus intraveineux puis 1 mg/kg/j)
Autres immunosuppresseurs en cas d'uvéite très sévère et selon la cause (ciclosporine, cyclophosphamide...)
Surveillance:
• En ambulatoire, par un ophtalmologiste
• Surveillance à long terme souhaitable, une affection générale pouvant n'apparaître que plusieurs mois ou années après une première poussée d'uvéite

Complications:
• Baisse d'acuité visuelle pouvant être majeure, secondaire à
- Précipités rétrocornéens
- Œdème cornéen
- Hypertonie oculaire
- Cataracte
- Synéchies iridocristaliniennes
- Décollement de rétine
- Occlusions vasculaires (artères ou veines)
- Névrite optique
• De l'affection sous-jacente

Evolution :
• Variables en fonction de la cause, du siège et de la sévérité de l'uvéite
• evolue le plus souvent par poussées
• Parfois corticodépendance nécessitant l'introduction d'immunosuppresseurs


Mots clefs :
Iritis Iridocyclite Pars planite Choroïdite Rétinite Vascularite rétinienne

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