dimanche 28 novembre 2010

Complexes immuns circulants et néphropathies glomérulaires

Complexes immuns circulants et néphropathies glomérulaires


L'analyse de la maladie sérique aiguë ainsi que l'analyse d'un certain nombre de modèles ont conduit Dixon à admettre que la présence de dépôts granuleux d'Ig dans les glomérules traduisait toujours le dépôt de complexes immuns formés dans la circulation. La mise au point d'un modèle de maladie sérique chronique, par injections répétées de protéine étrangère en quantité calculée pour équilibrer la quantité d'anticorps produits, et l'utilisation d'une large gamme d'antigènes ont montré les potentiels de la pathologie par dépôt de complexes immuns circulants (CIC), qui permet de réaliser pratiquement tous les types cliniques et histologiques de néphropathie glomérulaire décrits en pathologie humaine.  l'ensemble de ces glomérulonéphrites avec dépôts granuleux Dixon opposait les glomérulonéphrites par anticorps antimembrane basale glomérulaire, dans lesquelles les dépôts d'Ig étaient formés in situ par fixation d'un anticorps libre sur la membrane basale. Dans ce cas, les dépôts d'Ig sont disposés de manière parfaitement régulière le long de cette structure, réalisant un aspect radicalement différent de ce que nous avons décrit pour le dépôt de CI.

Il est maintenant admis que cette distinction établie par Dixon est trop schématique pour rendre compte de la totalité des néphropathies glomérulaires. On sait, en particulier, qu'il existe des variantes de la glomérulonéphrite de Heymann, où un anticorps libre est déposé sur un antigène préexistant dans le glomérule (c'est-à-dire un mécanisme de dépôt du même type que pour les anticorps anti-membrane basale), donnant une image granuleuse en raison de sa répartition irrégulière, identique à celle que l'on observe lors du dépôt de complexes immuns circulants. D'autre part, plusieurs modèles ont été décrits dans lesquels un antigène préalablement «planté» dans le glomérule peut fixer lui-même les anticorps circulants produits ultérieurement. Enfin, il ne faut pas opposer de manière absolue les deux mécanismes: formation in situ de CI et dépôt de CI préformés dans la circulation. En effet, les deux aspects peuvent coexister: un CI formé en excès d'antigène dans la circulation et déposé dans un site vasculaire devient un antigène planté qui peut fixer des anticorps libres circulants.

Ces observations amènent à nuancer quelque peu les propositions faites initialement en pathologie rénale humaine, où les glomérulonéphrites caractérisées par la présence de dépôts granuleux d'Ig sont fréquentes. Sans entrer dans le détail des diverses variétés de glomérulonéphrites, l'analyse clinique et l'étude immunohistologique des glomérules permettent de suggérer que les glomérulonéphrites aiguës (très proches de la MSA), souvent secondaires à une infection streptococcique, sont effectivement dues au dépôt de CI qui peuvent être transitoirement décelés dans la circulation. En revanche, au cours de néphropathies glomérulaires chroniques, il n'y a pas d'association régulière avec la présence de CIC, et l'on ne dispose d'aucun argument pour identifier l'antigène éventuellement à l'origine des CIC. Néanmoins, dans quelques cas exceptionnels de glomérulonéphrites associées à une infection, une parasitose, ou une maladie thyroïdienne, on a pu identifier l'antigène qui était à l'origine des CI.

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